003 Images choisies de Madagascar : Hauts Plateaux - Pangalanes - Sainte Marie
C'est parti pour un itinéraire de 19 jours à Madagascar avec TEKENESSI (Laurent BOIVEAU)
- Départ d'ANTANANARIVO (TANANARIVE) en voiture pour rejoindre ANTOETRA, plus au sud et point de départ du trek.
- Marche de 9 jours sur les hauts plateaux en traversant le Pays ZAFIMANIRY puis le Pays ANTANALA entre 1300 et 1600m d'altitude, pour atteindre les plus hautes chutes d'eau de Madagascar (200m) : les chutes de SAKALEONE.
- Liaison vers le canal des Pangalanes avec un moyen de transport hors du commun et plein de péripéties : l'UNIMOG
- Une journée de navigation sur le canal des Pangalanes pour remonter vers TOAMASINA (TAMATAVE) et premier contact avec l'Océan Indien
- Remontée vers le nord pour un séjour mérité et paradisiaque sur l'île Sainte Marie (L'île aux pirates) et l'île aux Nattes.
- Retour à ANTANANARIVO (TANANARIVE)
Paysages de moyenne montagne et de rizières en espaliers.
En Octobre, sur les hauts plateaux, c'est pourtant la saison sèche. Et bien c'est dans une atmosphère très humide et brumeuse avec une pluie fine et un fort orage de grêles que nous marcherons les premiers jours...
Le dérèglement climatique est aussi perceptible dans l'Océan Indien !
Rencontres sur les chemins avec les paysans, dans les villages avec les familles et les enfants toujours très accueillants et souriants.
Nouvelle journée bien "arrosée" avec la traversée des villages de Maharivo (le village aux mille chiens) et de Ramomena.
La position des villages au sommet de la colline la plus haute permet aux villageois et surtout aux enfants de percevoir de loin notre arrivée.
L'accueil est toujours chaleureux, toujours initié par les nombreux enfants qui de méfiants deviennent rapidement très curieux.... Il n'est pas fréquent de rencontrer des "wasas" (étrangers).
Ambohimitambo, terme de notre étape : C'est la fête au village, la musique criarde et rythmée nous accueille : Guitare électrifiée, tambours et chants ...
Ici, aussi la journée a été bien arrosée par certains ... Le tokay gasy (prononcé "toka gash") ou rhum traditionnel malgache a coulé à flots pour certains.. Sa production est clandestine, le plus souvent fabriqué dans les collines, il circule beaucoup à dos d'hommes que nous croisons sur les chemins.
En contrebas du village, c'est le calme des rizières au soleil couchant: rencontre avec des familles qui reviennent des champs.
Collines, cultures du riz, du manioc, plantations de légumes, les paysages traversés sont magnifiques. La pluie et la lumière voilée par les nuages apportent un contraste étonnant sur la verdure qui règne partout ici, alternant parfois avec les champs noirs de l'agriculture sur brûlis.
Aux détours des chemins rencontres avec des enfants, leurs outils agricoles et un sac de jeunes pousses de riz sur les épaules, avec des jeunes filles ou femmes, souvent chargées de la corvée de bois, parfois un bébé dans le dos.
Dès le matin jusqu'à la tombée du jour, tous s'affairent aux travaux agricoles : plantation des légumes, du riz et travail de la terre pour l'irrigation des rizières ...
Traversées de villages et promenades dans les rizières vont ponctuer cette journée. Les fleurs des caféiers parfument très agréablement les chemins ...
Première rencontre avec les arbres du voyageur. Ils se dressent à plus de 10 mètres de haut, avec leurs feuilles caractéristiques, en éventail, les faisant ressembler aux palmiers. Il s'agit en fait d'une plante et non d'un arbre, appréciée pour sa richesse en eau par les premiers explorateurs assoiffés ...
Sa pollinisation se fait par les lémuriens et chauves souris.
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Le départ du village où nous avons passé la nuit est toujours émouvant.
Pendant le petit déjeuner, la vie s'installe, les feux à l'intérieur des maisons s'allument, des fumerolles s'échappent des cheminées mais parfois aussi des fenêtres, les animaux sont nourris et les familles se préparent pour une journée de plantation ou de cueillette.
Puis ce sont les échanges de sourires, de gestes amicaux lors de notre passage dans les ruelles.
Pendant que le groupe s'éloigne dans la vallée, tous les villageois, grands-parents, parents, enfants, nourrissons sont réunis là, jusqu'à notre effacement du paysage.
Malgré les interdictions, la culture sur brûlis est le seul moyen de créer de nouvelles terres à cultiver. Cela détruit progressivement la forêt. Les récoltes soi poursuivent pendant quelques années, puis plus rien ne pousse.
Malheureusement la forêt a disparu. Il faut vivre...
Une des premières journées sans pluie. La chaleur est là et cela change tout.
Durée des rencontres plus longues sur les chemins, flânerie dans les villages et baignades dans les cascades et rivières.
Magnifique village d'Ampasinambo avec ses enfants joyeux, très curieux de voir notre groupe arrivé et fascinés par le vol du drone.
Ce fut de longues heures d'échange, de gestes de bienvenue, de sourires tout en s'imprégnant de la vie quotidienne d'un autre âge.
Ce fût une parenthèse propice aux portraits avec des visages souriants, rieurs, étonnés, dignes, accueillants ... `
Un bonheur simple.
Première rencontre sur les chemins et dans le village avec le Tangalamena, personnage important et central de chaque communauté villageoise. Il règle les conflits et rentre en communication avec les esprits des morts et des anciens.
Il est vêtu d'un habit de cérémonie rouge en pays Antanala.
Le rouge représenterait la couleur d'un palmier répandu dans certaines régions et qui une fois mort serait dangereux. Il ne faut donc pas s'en approcher, le toucher, il faut de même respecter le Tangalamena.
Départ matinal du campement d'Ambolaolao et marche en terrain très humide. Le sol constitué de mousses et d'herbes flotte sur l'eau. Nous marchons sur un gigantesque radeau végétal ...
C'est l'endroit privilégié où poussent les pandanus malgaches (Plantes tropicales). Leur présence annonce toujours un sol très humide.
Traversée du village de Morovato et rencontre avec les paysans, les pêcheurs ...
Descente très abrupte et glissante vers la vallée de la Sakaléone (Andriavarongy en malgache), avant de se diriger vers les chutes.
Dominant la vallée à 200 mètres de hauteur, elles sont les plus hautes chutes de Madagascar et les troisième ou quatrième d'Afrique.
La prise de clichés n'est possible qu'à une certaine distance, l'humidité ambiante permet difficilement une bonne mise au point. La brumisation est garantie dans un bruit assourdissant.
Descente de la vallée de la Sakaléone dans un paysage de collines vallonnées et de cascades propices à la baignade.
Rencontre avec les paysans, cueilleuses de feuilles de manioc, vendeuses de bananes, les chercheurs d'or.
Et toujours, ces visages magnifiques d'enfants, de femmes et d'hommes, souriants et accueillants ...
Arrivée à Antanombo sous un violent orage et un déluge de grosse pluie et de grêle. Tout le monde aux abris dans l'école, avant le montage des tentes pour la nuit...
Deux journées pour une galerie. C'est la fin des hauts plateaux.
Peu de photos mais une deuxième journée longue et "riche" en rebondissements ...
D'Antanambo à Ambodilafy :
Une première journée de marche agréable en forêt primaire puis le long des rivières et des champs cultivés.
Rencontre surprise et insolite avec une dame "café" installée dans une clairière de la forêt primaire : une petite table , quelques verres et du café.
Rencontre avec les enfants sur leur embarcation précaire, et les cueilleuses de feuilles de manioc.
Arrivée à Ambodilafy en fin de journée : Hôtel - Restaurant de Mr Aurélien.
Deuxième journée, soixante-sept kilomètres à parcourir, d'Ambodilafy à Ambasavato.
Découverte au petit matin de notre moyen de transport pour rejoindre le canal des Pangalanes à l'Est, proche de "l'Indien" : l'Unimog (Camion Mercedes), un monstre, trapu, haut sur pattes, un moteur plus bruyant que rugissant ...
Notre installation à l'arrière est des plus inconfortables : sept personnes, mais pas que ... moto, jerricanes de gazole, sacs de légumes, caisses de boissons et cartons de produits alimentaires ...
La durée du parcours initialement prévue pour 5 à 6 heures se terminera une douzaine d'heures plus tard, à la nuit tombée.
Le parcours est sportif : Ornières géantes de 50 à 60 cm, deux aides-mécaniciens munis de cales sont debout à l'arrière du camion, chargés de combler les trous trop profonds des ornières avant que les roues de l'Unimog ne les franchissent, avec montées et descentes incessantes et surement fatigantes du camion...
Nous sommes ballotés de droite et de gauche, mais la bonne humeur est là ... Arrêts techniques pour changement de cardan à trois reprises. Retour à l'hôtel en moto de notre conducteur-propriétaire pour rechercher une pièce ... Attentes ... Finalement en fin d'après-midi, arrêt définitif de l'Unimog : Bielle coulée.
Nous sommes encore loin de notre destination. Mais en Afrique, tout fini par se résoudre. Un autre Unimog se trouvait dans le coin !!!
Arrivée au canal des Pangalanes. Embarquement sur une longue "péniche" rudimentaire, repas nocturne rapide puis alignement des sacs de couchage sur le fond du bateau pour une nuit à quai, il est trop tard pour naviguer ... Départ demain matin.
D'abord, un peu d'Histoire et de Géographie !
La navigation de l'Océan Indien sur la côte est de Madagascar est rendue très dangereuse par la présence de récifs, de courants importants et de hautes vagues. Elle est nommée « la côte des cyclones ».
Le long du littoral rectiligne de l'Est de Madagascar se succédaient lacs, cours d'eau et embouchures de fleuves. Il "suffisait" donc de les relier entre eux pour obtenir une voie d'eau pratique et sécurisée.
A l'époque coloniale, le général Gallieni (régime de l'indigénat) lança le projet d'un canal longeant la côte est pour exercer un meilleur contrôle administratif et militaire sur la région. Les premiers travaux qui débutent en 1896 et se terminent en 1904 ont été effectuées par 300 personnes contraintes. Huit ans pour creuser un canal de 665 km de long !!
Depuis le canal des Pangalanes n'a pas toujours été navigable du fait de la prolifération des jacinthes d'eau, de branches d'eucalyptus, de l'ensablement.
Depuis 2005, d'importants travaux ont permis de rendre de nouveau navigables une grande partie du canal des Pangalanes.
Ce fut une journée complète de navigation, dans une longue péniche, au fil de l'eau à contempler les multiples activités sur l'eau, dans l'eau et sur les rives du canal des Pangalanes : Un spectacle permanent ...
Un arrêt sur les bords du canal des Pangalanes pour faire provision de fruits, légumes et poissons, m'a permis d'assister à ce ballet impromptu de femmes malgaches portant chapeaux ...
Séduit ("Nahoda") par ces vagues déferlantes et incessantes de couleurs.
Deuxième partie de la navigation sur le canal des Pangalanes.
Premier contact avec l'Océan Indien duquel on a été séparé de quelques centaines de mètres tout au long de cette journée.
Après 12 journées de trek, 2 journées de navigation sur le canal des Pangalanes, une journée de voiture le long de l'Océan .. un repos mérité et apprécié sur les côtes de l'Ile Sainte-Marie et de l'Île aux Nattes. Images paradisiaques "classiques" mais paysages magnifiques.
C'est ici que se termine ce voyage malgache avec un retour sur Antananarivo dans un petit coucou d'une dizaine de places : frissons garantis.